Les chiffres arabes ne sont pas arabes
Les dix chiffres 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 sont appelés chiffres arabes. Mais saviez-vous qu’ils n’étaient pas arabes ?
En réalité, c’est en Inde, avant même l’ère chrétienne, qu’ont été inventés les chiffres que nous utilisons aujourd’hui.
Pourquoi, dans ce cas, ont-ils la réputation d’être arabe ?
Parce que, comme bien souvent dans le domaine des sciences, les Arabes ont joué le rôle d’intermédiaires entre les inventeurs et la société européenne du Moyen Âge.
Au VIIIe siècle après J-C, alors que l’islam s’étendait sur une partie de l’Afrique et de l’Asie, les califes de Bagdad firent traduire les œuvres majeures des peuples sur lesquels ils régnaient. Parmi elles se trouvait l’œuvre de Brahmagupta, un mathématicien indien. Sa numération à dix chiffres était si ingénieuse que les marchands arabes l’adoptèrent immédiatement et la transmirent aux Italiens avec lesquels ils commerçaient.
Ils sont donc empruntés par la civilisation musulmane à partir du IXe siècle et ont été décrits dans un ouvrage du mathématicien perse Al-Khawarizmi, puis peu à peu transmis à l’Occident médiéval où ils ont mis plusieurs siècles à s’imposer.
Ces chiffres ont progressivement remplacé les chiffres romains et se sont graduellement imposés dans le monde entier parce qu’ils permettent une notation très aisée dans le système décimal utilisé en Occident et facilitent les opérations simples sur les grands nombres et les opérations complexes.