Pourquoi a-t-on les doigts fripés en restant dans l’eau ?
Qui ne s’est jamais posé la question en sortant de son bain ? Pourquoi avons nous les doigts fripés après être restés trop longtemps dans l’eau ?
Voyons tout d’abord comment expliquer ce phénomène, et ensuite nous verrons qu’il a bien une utilité qui a été récemment démontrée.
Les causes de la peau fripée
Lorsque nos mains et nos pieds restent immergés trop longtemps, ils se plissent, et les biologistes ont longtemps pensé que ce phénomène était dû à l’eau qui passait sous la peau et la faisait gonfler. On sait à présent qu’il s’agit d’un processus actif commandé par le système nerveux et causé par la contraction des vaisseaux sanguins.
« Lorsque le corps détecte que les doigts sont restés mouillés pendant un certain temps, le système nerveux rend les vaisseaux sanguins plus fins sur le bout des doigts. Le volume des doigts se réduit mais comme la peau garde la même taille, elle se plisse », selon Tom Smulders.
L’utilité : mieux saisir des objets humides
Des travaux récents soutiennent la thèse suivante : les doigts et pieds mouillés se friperaient afin d’améliorer l’adhérence.
Pour mieux comprendre ce phénomène, penchons-nous sur les pneus utilisés en Formule 1. Sur une piste sèche, un pneu parfaitement lisse propose une meilleure adhérence au sol. À l’opposé par temps de pluie, des pneus avec rainures sont préconisés. En effet, ces rainures permettent l’évacuation de l’eau, maximisant ainsi le contacte du pneumatique avec le sol. Il s’agirait donc exactement du même principe avec la pulpe fripée des doigts mouillés pour saisir des objets qui seraient humides.
« Si on remonte dans le temps, ce plissement de nos doigts aurait pu aider nos ancêtres à récolter de la nourriture dans des cours d’eau ou des végétaux humides« , estime Tom Smulders.
« Selon nous, il s’agit probablement d’une adaptation au cours de l’évolution, qui peut aussi concerner la locomotion » en offrant une meilleure adhérence sur des surfaces humides, précise-t-il.
« Cela expliquerait pourquoi ce phénomène survient à la fois sur les doigts et les orteils. Il pourrait remonter à un de nos ancêtres, un primate qui marchait à quatre pattes », poursuit l’auteur de l’étude.